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Dans le marché actuel, travailler comme courtier immobilier devient de plus en plus difficile. Les vendeurs, réalisant le bouillonnement du marché, en veulent de plus en plus pour leur propriété. Nous, comme courtiers immobiliers, ne savons plus comment mettre une valeur aux propriétés que nous inscrivons et avons parfois même l’air d’innocents, quand du coup, celles-ci se vendent des milliers voir des dizaines de milliers de dollars au-dessus du prix demandé, dépendamment des secteurs et des « fourchettes » de valeurs de marché. Ces ventes atteignent des prix parfois que même notre imagination n’aurait pu espérer atteindre sans une telle folie.

La pénurie de propriétés amène alors les acheteurs dans la peur. Je suis d’avis que toute propriété a une valeur intrinsèque. Certes soit celle qu’elle a coûté à construire, ou qu’elle a coûté à acquérir par le vendeur, mais encore celle qu’un vendeur est prêt à la laisser partir… mais encore…

Aujourd’hui cette valeur est maintenant motivée par l’acheteur…ou devrais-je dire la peur de l’acheteur. En l’absence de choix, ce dernier se voit vivre une peur …soit celle de ne pas trouver. Considérant que la majorité des acheteurs en 2020 font leurs recherches et leurs trouvailles d’eux-mêmes en ligne, malgré cela, la plupart réalisent l’avantage d’avoir un courtier les représentant plutôt que de se diriger vers le courtier inscripteur qui lui possède des obligations contractuelles avec le vendeur, soit celle entre autres de l’obtention du meilleur résultat…en d’autres mots, l’obtention du meilleur prix, soit le plus élevé possible et du coup, l’acheteur y perd au change donc opte pour être représenté par son propre courtier ce qui en soit est une bonne chose à mon opinion.

Là où le bas blesse, c’est que personne ne peut se prononcer sur les valeurs, sur ce qui en est de la vraie valeur marchande, et ce, pas plus les prêteurs hypothécaires, et cela rend la réalisation de nos transactions encore plus difficile.

Conséquemment, le bal des offres multiples bat son plein, les prix sont en escalade fulgurante et tout le monde doit s’ajuster.

Si l’on fait un pas de recul, nous comprendrons que bien que la valeur d’une propriété soit présentement basée que sur la peur et qu’elle ne soit plus attribuable à ce qu’il en couterait de la rebâtir ou de l’assurer, nul ne peut reculer ou retenir le « progrès » et nous nous devons de faire partie de la parade sinon nous ne ferons que la suivre…

Comprenant cette réalité, soit que la valeur de la propriété est de plus en plus basée sur la peur, soit celle de perdre la propriété convoitée, le goût de gagner motive des acheteurs dans une surenchère assez étonnante.

Premièrement, l’acheteur est happé par un coup de cœur, arrêtant son choix sur l’une d’entres elles. Ensuite, frappé par un coup de peur de la perdre, il fera une promesse d’achat au plein prix croyant pour sûr que le vendeur souffrira à son tour de la peur… la peur de perdre une si bonne offre…

Bien non, il n’en a pas le temps, car dès l’annonce d’une première offre, les autres acheteurs prennent peur à leur tour de passer à côté d’une opportunité et entrent dans le jeu de l’offres multiples, et voilà que sous leurs yeux cette « fameuse opportunité » devient gâchée puisque « plus rien ne tient la route…les jeux sont faits » et la bataille du plus offrant débute.

De là, le coup de folie s’empare et les prix deviennent complètement irréalistes et les propriétés se négocient à plus de plusieurs pourcents   au-dessus du prix demandé… Nous, courtiers collaborateurs, par la bande, ne savons plus comment conseiller nos clients rendus fous, et les vendeurs regardent le leur, comme un imbécile qui n’a pas su bien « évaluer » leur propriété ne l’ayant pas mise assez chère sur le marché.

Tout est en place pour avoir l’air con !

Mais bon… on n’y peut rien… qui aurait cru… qui aurait su…

Et ce, malgré les circonstances économiques de la pandémie mondiale, notre marché n’a pas ralenti… Bien au contraire… qui l’eut cru ou prédit…

Un gagnant pour plusieurs perdants, mais cependant, la victoire n’est pas encore atteinte…même pour ce dernier.

Considérant la valeur gonflée dû à cette bataille, la propriété demeure la même… avec ses mêmes faiblesses et ses mêmes soucis et là, l’heureux gagnant devient grognon et c’est le coup de rage qui s’empare de lui, réalisant qu’il paie beaucoup trop cher un immeuble qui ne supporte pas cette valeur considérant son état, il remet en question l’acquisition…

Disons-le à voix haute… quel marché difficile nous vivons ! Mais quel marché excitant en même temps!

Conséquemment, la leçon à retenir est que le courtier inscripteur gagnera toujours sa part de rétribution peu importe qui gagne la bataille des offres et je ne le répèterai jamais assez… le nerf de la guerre sera toujours l’inscription !

À nous comme chef d’entreprise, travailleurs autonomes, de s’assurer de la pérennité donc de notre entreprise et donc de nos revenus, en focussant tous nos efforts à travailler sur notre base de données et notre secteur ferme afin de devenir « le Maire » de ce dernier soit le « Maître inscripteur ».

En mon humble opinion et expérience, il est plus difficile aujourd’hui que jamais il ne l’a été d’être courtier immobilier, je l’avoue… Mais n’en demeure pas moins que c’est le plus beau métier du monde de voir les clients, tant vendeurs qu’acheteurs, réussirent leur transaction immobilière et de nous sauter au cou pour nous en remercier de les avoir épaulés chemin faisant.

Je vous dis donc confrères et consœurs, il n’est pas le temps de prendre l’été « off » mais bien au contraire… contacter TOUS vos clients du passé et potentiels vendeurs et faites-leur réaliser l’opportunité qui s’offre à eux.

Au boulot, et si la peur de ne pas trouver la prochaine les freine de ne pas mettre leur propriété actuelle sur le marché…alors offrez-leur de solliciter tous les propriétaires de propriétés potentielles de convenir à leurs besoins futurs… et ainsi faire tourner la roue en la faveur de tous ceux qui sauront reconnaitre un marché chaud… soit tout autant que le soleil de l’été nous l’offre cette année !

La fable de la cigale et la fourmi saura prendre tout son sens croyez-moi !

Passez un bon été mes amis et qu’il vous soit à tous « bouillonnant » de belles transactions !